Deux nouveaux parcours de collectes de recyclage pour assurer le bien-être des éboueurs
Deux nouveaux parcours de collectes de recyclage pour assurer le bien-être des éboueurs
À la suite d’un coup de chaleur subit par un employé de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, des mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en place.
Depuis la mi-juillet, d’importants retards dans la collecte du recyclage ont été remarqués par des résidents du Plateau-Mont-Royal. Ces retards ont été causés par un coup de chaleur subit par un employé lors d’une collecte le 16 juillet, alors que Montréal vivait un nouvel épisode de canicule.
L’incident n’a pas été pris à la légère par le directeur des travaux publics, François Doré. Pour pallier au problème de manière temporaire, l’arrondissement a d’abord déployé des équipes mobiles de soir, les vendredis et samedis.
M. Doré a expliqué en détail lors de la dernière séance du conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal l’ensemble des démarches et des changements apportés aux opérations afin d’éviter que la situation ne se reproduise.
Un travail exigeant
Il faut d’abord savoir que du lundi au jeudi, en journée, 20 parcours de collecte de matières recyclables sont organisés sur le territoire du Plateau-Mont-Royal. Chaque employé soulève quatre tonnes de matériel par jour et selon des estimations, il marche environ 12 km par jour.
De plus, les camions doivent aller déverser leur contenu deux fois par jour au centre de tri de Saint-Michel. D’ailleurs, les trajets pourraient s’allonger davantage le mois prochain puisque l’administration Plante prévoit fermer le centre de tri Saint-Michel dès le 30 septembre. Les matières seraient alors redirigées vers des centres de tri situés en périphérie de Montréal.
Plusieurs facteurs incontrôlables peuvent également affecter la collecte, comme la quantité de matières à récupérer et les conditions météorologiques extrêmes, mais aussi le trafic sur la route et l’attente au centre de tri.
Les coups de chaleur ne sont pas rares chez les éboueurs, selon un dossier publié en 2020 dans Prévention au travail de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
Evelyne Bouvier, qui était alors conseillère en prévention-inspection à la CNESST et responsable du dossier des contraintes thermiques, y explique que chaque année il y a près de vingt éboueurs qui sollicitent une indemnisation en raison de l’épuisement causé par la chaleur.
On y note également qu’une personne souffrant d’épuisement dû à la chaleur peut éprouver des crampes abdominales, des nausées, des vomissements, ainsi que des étourdissements ou de la somnolence, ce qui augmente les risques de chutes et d’accidents.
Des procédures déficientes et des constats clairs
Suite à l’incident du 16 juillet, une équipe formée de représentants de l’arrondissement et de la CNESST a donc été formée. Rapidement, le groupe a réalisé la nécessité d’adopter de nouvelles procédures pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs, ce qui a eu pour effet de ralentir considérablement la vitesse de la collecte.
Au début septembre, une période de test a permis de comprendre que les nouvelles mesures ne permettaient pas de répondre à la demande. La décision de suivre les employés pendant une période de deux semaines a donc été prise, afin de trouver des solutions sur le terrain, de réviser les parcours et maximiser l’efficience du processus.
Deux nouveaux horaires en soirée
En conclusion de l’exercice (et bien que l’arrivée des nouveaux bacs de recyclage prévue en 2025 soit un élément à considérer dans la résolution du problème), la décision d’ajouter deux nouveaux horaires de collectes de soir et de façon permanente a été prise.
En date du 11 septembre, on ne sait pas encore quels secteurs seront touchés par ce changement, du moins pas de façon définitive. De nouveaux parcours sont encore en période de test et l’arrondissement en est à apporter les derniers ajustements.
Selon Geneviève Allard, chargée de communication, une grande partie des changements sont déjà appliqués sur le terrain. « Ils sont appliqués à 90 %. Lorsque nous serons à 100 %, une communication sera acheminée aux adresses concernées par les ajustements. Il n’y aura pas de changement de journée, seulement un changement d'horaire ».
La communication auprès de la population touchée par ces changements sera émise dans les prochains jours.