Tisser des liens pour soutenir les entreprises du Mile End
Tisser des liens pour soutenir les entreprises du Mile End
L'entrée en poste de Maria Roxana insuffle un élan de dynamisme à l’Association des gens d’Affaires du Mile End (AGAME) alors que cette organisation arrive à un moment décisif pour son avenir.
« Ça a été vraiment un coup de cœur. C'est un quartier que j'aime profondément, je veux contribuer, » confie Maria Roxana lorsqu’elle explique ce qui l’a poussé à prendre le rôle de Coordonnatrice générale de l'AGAME, il y a maintenant six mois.
Son arrivée marque une première pour cette association qui était soutenue jusqu’à maintenant par une équipe des bénévoles, principalement constituée de commerçant·es du Mile End. C’est grâce à l’obtention d’un financement non récurrent de 150 000$ de la Ville de Montréal que l’AGAME a pu mettre en place en avril une première permanence administrative et de coordination.
Ayant déjà travaillé avec des sociétés de développements commerciales (SDC), de même que dans des milieux associatif et philanthropique, Maria Roxana s’est rapidement mise au travail pour faire grandir l’AGAME et tisser des liens avec les différents acteurs du quartier.
Une forte croissance pour l’AGAME
En l’espace de quelques mois, Maria Roxana a accompli un travail impressionnant pour faire connaître et grandir l’AGAME. À son arrivée, l’association ne comptait que 30 membres actifs. Aujourd’hui, ils sont près de 100.
« Le travail le plus enrichissant que j'ai accumulé à date, au-delà de la portion administrative et budgétaire, c'est de rencontrer les commerçants du Mile End », explique-t-elle.
Parallèlement à ce travail de recrutement, elle s’est également assurée d’accroître la présence de l’AGAME et de ses membres sur les réseaux sociaux grâce à l’embauche d’une créatrice de contenu locale, Élodie Pépin.
Un succès retentissant pour le deuxième Mile End en fête
Son implication a été particulièrement notable lors du 2e Mile End en fête, organisé conjointement avec la SDC Laurier Ouest. Bien que son arrivée ait été tardive dans les préparatifs, elle a vu cela comme une excellente opportunité d’immersion.
« C'était comme si j'avais fait un cours d’un an en deux jours sur le Mile End! J'étais sur le terrain, je rencontrais les citoyens, les touristes, les commerçants », se souvient-elle.
Le Mile End en fête a été un franc succès, attirant 18 000 visiteurs pendant le week-end du 25 et 26 mai. De nombreux commerçants ont salué l'événement, certains rapportant avoir même doublé leur chiffre d'affaires.
Cette grande fête a stimulé l’activité économique locale, mais elle a aussi permis aux visiteurs de découvrir de nouvelles facettes du Mile End, au-delà des classiques du quartier.
« C’est un quartier emblématique, mais il y a tellement de nouvelles choses [à découvrir] », remarque-t-elle.
Une grande consultation pour réfléchir à l’avenir de l’AGAME
Le prochain grand défi pour Maria Roxana sera de mener une vaste consultation avec les gens d’affaires du quartier afin d’explorer différentes avenues possibles pour pérenniser l’AGAME.
Puisque le soutien financier de la Ville de Montréal se termine à la fin du mois de mars 2025, l’association devra trouver de nouvelles sources de financement pour assurer sa survie.
« Je vais mener une étude objective pour savoir si les gens d'affaires du Mile End seraient intéressés à prendre ce virage vers une société de développement commerciale (SDC) ou s'ils préfèrent continuer avec une association volontaire, mais avec des structures financières qui viendraient nous soutenir », explique-t-elle.
Avec cette consultation qui sera lancée cet automne, Maria Roxana souhaite être à l’écoute des gens d’affaires afin de les aider à structurer leurs idées pour le futur. « Mon souhait profond, c’est que peu importe la direction que ça prend, quelque chose se concrétise sur le long terme » ajoute-t-elle.
Qu’est-ce qu’une Société de développement commercial (SDC)?
Une des options qui s’offre aux gens d’affaires du Mile End est de transformer l’AGAME en une société de développement commercial (SDC), c’est-à-dire une association à but non lucratif formée pour assurer le développement économique d'une artère ou d’un secteur spécifique.
Plusieurs SDC existent déjà dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, telles que la SDC Laurier Ouest et la Société de développement du boulevard Saint-Laurent.
Cette forme de regroupement assure des revenus récurrents puisque les entreprises du territoire ont une obligation de cotisation. « C'est ça qui permet à certaines rues d'avoir une piétonnisation, d’avoir de beaux bacs de fleurs ou d'engager des gens pour garder les lieux propres, » explique Maria Roxana.
De nouveaux projets à l’horizon pour l’AGAME
En parallèle avec cette grande consultation, Maria Roxana poursuit ses efforts pour soutenir et faire rayonner les membres de l’AGAME.
Un des projets en cours est l’organisation de visites du quartier avec des guides certifiés pour faire découvrir aux touristes les commerces locaux.
L’AGAME va également mettre à jour son site web grâce à un partenariat avec l’agence Ricochet. Cela permettra d’offrir une meilleure vitrine sur le web aux membres.
Finalement, des événements exclusifs aux membres de l’AGAME seront organisés pour à la fois favoriser les rencontres et outiller les gens d’affaires du Mile End. D’ailleurs, un 5 à 7 est déjà prévu le 23 septembre en compagnie des conseillères municipales du Mile End.
« C'est un rendez-vous avec les élues, mais c'est aussi pour que les commerçants se rencontrent entre eux, » explique-t-elle.
« Je le vois comme une façon de redonner aux membres de l’AGAME. C’est pour ça que c’est exclusif aux membres, j’ai envie de les gâter un petit peu! Tu sais, ces gens-là travaillent tellement fort. »
Chose certaine, avec une approche centrée sur la communauté, une capacité à fédérer les acteurs locaux et une vision claire pour l’avenir, Maria Roxana semble bien positionnée pour conduire l’AGAME et les gens d’affaires du Mile End vers de nouveaux sommets.
« C'est comme une recette et moi, je suis la cuisinière. Je mélange tous ces ingrédients-là et ça va donner quelque chose de bon à la fin! », conclut-elle.