Un grand tournant vert pour une petite école du Mile End
L'école secondaire Educare et le Lab22 ont unis leurs forces pour effectuer une transition écologique inspirante.
Située sur le boulevard Saint-Laurent, tout près de la rue Bernard, l’école secondaire Educare passe presque inaperçue. Pourtant, cette école privée et alternative du Mile End bourdonne d’activités.
Derrière les portes, on y découvre 40 adolescent.es déterminé·es à réduire l'impact environnemental de leur établissement et à transformer leur quartier en un espace plus vert.
Cette transition écologique a été amorcée depuis près d’un an par le comité étudiant Eco². À sa tête se trouvent trois élèves, Félix Puel, Perrin Battaille et Arthur Guidoin, ainsi qu'un enseignant de mathématiques et de sciences, Maxime Kuesnel.
Pour soutenir ce projet, ils sont accompagnés par une organisation située également sur le boulevard Saint-Laurent. Il s’agit du Lab22, un laboratoire d’innovations sociales et environnementales qui accompagne 32 écoles secondaires québécoises dans leur transition écologique.
L’école Educare est la seule du Mile End à bénéficier de ce programme d’accompagnement. Depuis maintenant presque un an, elle profite de l'expertise et des conseils de Claudine Auger-St-Onge, conseillère du Lab22.
« Le but, c’est vraiment d’être une personne-ressource dans l’école, » explique Claudine Auger-St-Onge. « Parce que l’enjeu des écoles, c’est toujours le manque de temps. Et c’est normal, ils en ont déjà tellement sur les épaules. »
Le Lab22 offre régulièrement des journées complètes en présentiel pour soutenir l’école, les parents, les enseignants et, bien sûr, les étudiants dans leurs initiatives écologiques. « Ça a été vraiment un gros, gros apport cette année, » confirme Félix Puel.
Première étape : une analyse environnementale
L’accompagnement du Lab22 se déploie en plusieurs étapes, dont une des premières est l’analyse environnementale des écoles participantes.
« On va regarder leur gestion des matières résiduelles, leur empreinte carbone, donc toutes les émissions de gaz à effet de serre de l’école », dit Claudine Auger-St-Onge. «On fait un diagnostic aussi de ce qui est déjà en place dans l’école et de ce qui manque.»
Ce processus a permis aux membres du comité Eco² d'identifier les enjeux prioritaires sur lesquels ils pouvaient agir rapidement et facilement. « On s’est rendu compte qu’on était vraiment mauvais dans la gestion de nos matières résiduelles, » révèle l’enseignant Maxime Kuesnel.
Malheureusement, cette problématique est courante parmi les écoles accompagnées par le Lab22. Bien que le recyclage soit souvent bien maîtrisé, il reste encore beaucoup à faire en matière de compostage et de gestion des déchets nécessitant un traitement spécifique, tels que les piles.
« Techniquement, si tout le monde triait parfaitement, il n’y aurait pratiquement aucune matière dans la poubelle, » souligne Claudine Auger-St-Onge.
Deuxième étape : des actions concrètes
Pour remédier à cette problématique, le comité Eco² a mis en place un système de compost ainsi qu’une mini station de tri où l’on peut déposer des déchets recyclables qui ne vont pas dans directement dans les bacs comme les appareils électroniques, les chargeurs, les crayons-feutres et les piles.
Lorsque ces objets s'accumulent, Perrin Battaille les transporte à vélo jusqu'à l'Écocentre La Petite-Patrie.
Le comité a également organisé des journées thématiques en lien avec l'environnement, comme une collecte de déchets à l'occasion de la Journée de la Terre, des quiz écologiques et des séances de cinéma axées sur l'écologie.
De manière plus générale, l’école Educare a choisi d’aborder la question de la transition écologique directement dans les cours, notamment grâce à la lecture de romans suggérés par le Lab22 : Écotopia, Et le désert disparaîtra, et Céleste, ma planète.
Troisième étape : des changements positifs
Le plus important de tous ces efforts est sans doute la prise de conscience des possibilités d'actions individuelles et collectives face à l'enjeu majeur du changement climatique. « Comme ça, on ne rentre pas dans un pessimisme en bloc, » explique Félix Puel.
Cette prise de conscience a permis aux membres du comité de faire une réelle différence dans leur école, dans leur quartier et même au sein de leurs familles. Comme le confie Arthur Guidoin avec fierté: « J’ai réussi à faire en sorte qu’on ne prenne pas la voiture. On ne possède plus de voiture! »
Comme quoi chaque geste compte et peut entraîner un effet boule-de-neige, ouvrant la voie à un avenir meilleur.
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